A travers le royaume Maya
Selamat datang
Bonjour à toutes et à tous,
Que le temps passe vite ! Hier encore, nous étions à Chetumal, au Mexique. Hier encore nous parlions la langue de Borges. Hier encore les cloches des églises résonnaient et le nom des villes pouvait se traduire facilement telles Flores ou Rio Dulce.
Aujourd’hui, je ne connais pas d’auteur malais, encore moins leur langue. Aujourd’hui, c’est l’appel du muslim qui résonne plusieurs fois par jour. Aujourd’hui, nous imaginons seulement la signification du nom des villes.
Ce changement a vraiment quelque chose de magique. En quelques heures d’avion, nous nous retrouvons projetés aux antipodes de la culture occidentale. Toutefois, nous ne pouvons pas nous étendre sur le sujet, pas encore. Il est trop tôt, alors que l’Amérique centrale est encore dans nos esprits.
Le Belize inconnu
Nous quittons donc Chetumal, ses chauffeurs de taxi adorables et son blanchisseur (de linge) voyageur le 11 novembre pour entrer au Belize, pays inconnu jusqu’à présent où les gens parlent espagnol, anglais et une langue à mi-chemin entre les deux. Nous avons le choix…
Nous arrivons à Orange Walk, la première ville du Belize et nous dirigeons vers le restaurant qu’un Bélizien de Chetumal nous a conseillé, celui de sa maman. Les rues sont accidentées et les maisons et les bâtiments relativement délabrés. Le restaurant ne fait pas exception, mais la maman de notre ami nous accueille royalement et nous invite pour le déjeuner et même pour diner. Entre-temps, nous avons pu trouver une chambre magnifique et très bon marche à la Lucia Guest House. Quatre mètres carre, aucune fenêtre, pas de chasse d’eau, l’eau qui sent la rouille, les draps humides et moites, sans oublier les cafards et les allers/venues douteuses dans la nuit. Tout cela pour la modique somme de 20 dollars américains. Une aubaine ! Mais fort heureusement, je me suis fait rasé. ( On vous laisse deviner qui et où.. !). Même si l’endroit est paradisiaque, nous devons le quitter et avancer.
La route, bordée de foret et de champs de canne à sucre, est plutôt agréable et n’est pas débordante de circulation. Toutefois, les quatre-vingt kilomètres qui nous séparent de Belize city sont éprouvants car le vent fait des siennes. Il doit vouloir avoir sa revanche et nous souffle en plein visage. Apres soixante kilomètres, nous nous arrêtons pour grignoter un bout dans un petit village. Le restaurant, le sol en terre battue, les marmites noircies par le charbon, sent bon le déjeuner local. En effet, le menu du jour se compose d’une assiette de riz, de haricots rouges, d’une salade de chou et d’un morceau de poulet gringalet. D’ailleurs, est-ce bien du poulet ? Allez hop, 10 dollars américains. Si cela continu, nous allons nous faire plumer au Belize !
Arrives a Belize City, nous prenons la direction de la capitale, Belmopan. La route quitte la ville en traversant le cimetière. Même sur le haricot s’élèvent des stèles. C’est assez surprenant. Dans cette enclave d’Amérique centrale, comme la population est plutôt noire, cela nous fait penser au vaudou. Surprenant, donc, mais un peu inquiétant tout de même.
Nous continuons notre trajet sous les regards indifférents des autochtones jusqu’à la frontière guatémaltèque. Sans formalité supplémentaire, nous retournons en terre hispanique et retrouvons les sourires tout autant que les encouragements.
Vive le Guatemala
Une des raisons de notre visite au Guatemala, c’est Tikal. Tikal est l’une des ruines maya les mieux conservées. Outre les deux temples de 40 mètres de hauteur, c’est moins les ruines que sa situation au cœur de la jungle qui fait de Tikal une destination incontournable. En sus, comme nous sommes arrivés très tôt, la jungle nous appartient. Ou, plutôt, nous lui appartenons. Pour les centaines de singes araignées nous devons être de bien drôles d’oiseaux avec notre sac à dos et cette étrange boite que nous mettons devant notre œil de temps en temps. Cela ne doit pas les gêner tant que cela puisqu’ils continuent leurs singeries, et avec souplesse encore. Ils sautent d’arbre en arbre, se fraient un passage dans les feuillages, sur des branches vraiment très fines. Un peu plus loin, nous entendons des cris. Non, pas des cris, des exclamations profondes voire caverneuses. Il doit s’agir de la mise en scène d’un rituel maya. Intéressant. Alors nous cherchons, mais la destination est toujours en mouvement. Et puis se perdre dans la jungle est bien plus aise que de s’y retrouver. Alors quand nous demandons notre chemin, nous apprenons qu’il s’agit de singes hurleurs. Malgré notre entêtement, ils ne montreront pas le bout de leur museau, truffe, groin. Enfin, de leur blair, quoi. Dommage. Toutefois, nous avons quand-même vu une très belle araignée, bien vivante celle-ci… On pourrait écrire bien longtemps sur ce lieu époustouflant, mais les photos parleront plus d’elles-mêmes.
Sur la route qui nous mène a Guatemala Ciudad, nous passons quelques jours à Rio Dulce, petite ville qui longe le rio éponyme. Les hébergements également sont au bord de l'eau, bien souvent construits en planches de bois. Ce qui n'est pas sans charme. Ce séjour nous amènera, après une croisière de 2h30 à Linvingston, petite ville des Caraïbes, enclave de la culture Garifuna. Ici aussi Bob Marley est très présent.
Nous nous attarderons également a Antigua, ou plus précisément Antigua Guatemala, l’ancienne capitale du Royaume du Guatemala, charmante cite coloniale sise entre les volcans Agua, Fuego et Acatenango. De Guatemala, il faut prendre un ancien schoolbus américain merveilleusement restaure ou plus précisément tuné. D'ailleurs, on a l'impression que la restauration et la peinture de ces cars est un sport communal. Qu'est-ce qu'ils sont chouettes !
A Antigua, après que Mademoiselle se soit faite faire une tresse, nous sommes allés déjeuner à la tienda "La Canche". Petit resto que nous conseillons vivement. Accueillis par une petite dame sans âge avec le cheveu blanc et les yeux malicieux, nous traversons la petite épicerie pour pénétrer dans l'arrière-boutique et découvrir quatre tables qui jouxtent les fourneaux. Les murs sont tapissés de cadres, d'affiches et de photos à l'effigie de Jésus ou Marie. Muy tipico. Et les plats proposes ont été à la hauteur de ce lieu magique. Et c'est sur cette dernière belle note que nous quitterons le Guatemala pour Kuala Lumpur, via Los Angeles et l'hospitalité légendaire de notre GuestHouse...
Petite contrariete
A peine après avoir atterri à l’aéroport international de LA, la navette passe nous prendre parmi d'autres voyageurs. Nous nous présentons au comptoir d'accueil. Une hôtesse, le visage vraiment fermé, nous explique le fonctionnement de l'établissement pendant que nous remplissons un formulaire. Bien évidemment, nous ne comprenons pas très bien ou se trouve la chambre et lui demandons de parler moins vite. Et elle de répondre : "je parle déjà très lentement !". Ca sent l'auberge du Bon Accueil à plein nez. Autant vous dire qu'il n'a pas plus été facile de savoir que le colis que nous attendions a été donné à un autre client. Peu importe, pour entamer notre moral et notre bonne humeur, il faudrait, comme le dit Gabin dans Un singe en hiver, se lever plus tôt ou se coucher beaucoup plus tard. Et puis, nous, nous nous dirigeons vers la Malaisie, alors...
De la Malaisie a l'Inde
D’ailleurs, grace à Isabelle, rencontrée a Los Angeles, nous avons déjà un pied-à-terre au Birdnest Guest House, à Kuala Lumpur. Willi, le propriétaire, est adorable. Il nous concocte une visite de KL aux petits oignons. Entre la vue des tours Petronas, le marché chinois, les grottes de Bathu et aussi la visite des centres commerciaux, nos journées sont bien remplies. Et les soirées aussi. Nous nous retrouvons, en compagnie d'autres voyageurs, sur la terrasse ; chacun y va de son anecdote. Et en anglais. Tandis que nos amis allemands sont partis pour d'autres horizons, nous allons visiter Little India, ses marchands de colliers de fleurs, ses gargotes de samossas et son odeur de patchouli.
Demain, nous nous dirigeons vers Georgetown au nord de Kuala Lumpur pour longer la côte ouest jusqu’à Singapour, port qui nous ouvrira les portes de l’Indonésie.
En attendant, merci à vous d'être présents, merci de votre lecture, merci de vos messages.
Nous vous embrassons bien fort et pensons bien a vous.
A tout de suite
Fanny et Mathieu