C'est tellement bien conté et realiste, que je ne peux que lui laisser le clavier. Et oui messieurs dames, je n'ai pas seulement un homme avec moi, mais egalement un poète, un écrivain, un Tom Tom (il est plutôt doue pour les destinations), un cuisinier (il fait de délicieuses pâtes au thon) et j'en passe. Vous voyez, pas de quoi s'inquiéter, je suis tres bien entouree.
Mais oui, je confirme, entre deux pauses chez l'habitant, c'est pas toujours facile. Et dire que certains me croyaient partis pour six mois de vacances ! Certes nous l'avons choisi et la plupart du temps ce n'est que du bonheur, mais j'avoue que la grosse partie montagneuse que nous avons traversée a failli avoir raison de ma volonté et mon engouement a une ou deux reprises. Mais finalement, j'y ai gagné. En muscles, ça c'est sur, en fierté aussi, quand-meme, il faut le dire. Et en émerveillement, surtout, face a tous les superbes paysages qui se sont offerts a nous, la découverte d'animaux superbes et de toutes sortes (heu sauf la mygale, celle-la je m'en serais volontiers passée), les rencontres humaines que nous avons pu faire et sans oublier bien sur tout nos petits moments agréables : quand on trouve notre point de bivouac, quand on mange nos pâtes au thon bien méritées en refaisant notre journée, quand on se couche, etc, etc.
Si nous ne nous sommes pas enrichis a las Vegas, et bien je peux vous dire que nous le faisons de bien d'autres manières et bien plus agréables le reste du temps. Et nous n'en sommes qu'au début...
Je vous embrasse.
Fanny
Apres cette courte nuit au Cherry Lake Campground, des l'aube, nous continuons notre descente. Trois minutes apres, la roue tourne et il nous faut pousser. Mais le jour se leve a peine, le chant des oiseaux nous accompagne et nous sommes plein d'entrain. Au loin nous apercevons le haut de la cote. Sans illusion et sans attente, nous ne rejouissons pas. Nous commencons a connaitre la chanson. Alors nous mettons pieds a l'etrier et abordons une legere pente. Et nous prenons de la vitesse. Les branches des arbres qui filtrent les premiers rayons de soleil defilent de plus en plus vite. Alors la, profitons-en. Nous atteignons des records de descente tandis que la route serpente devant nous. Nous n'en revenons pas, nous devalons en une heure tout ce nous avons grimpe la veille jusqu'au pont de la riviere. Mais quelle descente, quelle vue, quelle montagne et quelle riviere ! Et puis bien evidemment, a chaque descente s'ent suit un moment plus difficile. Sur cette grimpette, nous avons meme essaye de pousser chaque velo a deux quand, enfin, nous arrivons a notre prochain campement, le Diamond O' Campground. Meme limonade que la veille, des cages a ours en sus. D'ailleurs, le gardien, pour nous rassurer, nous explique que nous sommes dans la vallee des ours et qu'en ce moment ils sortent souvent. Mais il cherchent seulement de la nourriture. Et s'ils viennent il faut juste leur faire peur. Certes, nous nous voyons bien agiter les bras ou montrer le fond de la foret a un ours brun du bout de l'index ! Bref, nous voici sereins.
La nuit etoilee nous a, semble-t-il, bien proteges puisque le lendemain nous a permis d'arriver, enfin, a l'entree du Yosemite Park. La route s'elargit en cinq voies, comme un peage. Il manque la musique et nous pourrions nous croire dans la file d'attente d'EuroDysney. Les rangers dans les guitounes, un grand sourire aux levres, nous annoncent que l'entree est de 10 dollars par personne et que tous les campings sont complets. Les droits d'entree, nous les connaissions, mais la blague du "no vacancy" nous deconcerte quelque peu. Quand nous regardons autour de nous, les immenses voitures ou camping-cars penetrant le parc, ce n'est pas une tente qui prendra trop de place. De toute maniere, il est hors de question de faire demi-tour. C'est parti mon kiki, la route, etroite, monte encore. Et pendant 9 miles, les voitures nous doublent, certaines avec precaution attendent une vue degagee, d'autres beaucoup plus egoistes se pressent. Decidement, le Yosemite se fait desirer. Un peu trop d'ailleurs ? Et bien, en fait, non. Autant la route qui y mene est bordee de pins, de sapins, de chenes comme tout notre trajet, autant quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous descendons et abordons la Yosemite Valley ! Nous voici arrives dans une sorte de canyon, encercles par des rochers, que dis-je des rochers, des monts, des montagnes qui nous laissent sans voix. Le plus simple est de vous laisser regarder les photo. Elles parlent d'elles-memes. Meme si ce lieu magique est evidemment tres tourisitique, il n'en est pas moins immense par sa beaute. A chaque minute de la journee, le paysage change nous laissant nous approcher de biches, d'ecureuils et meme d'un coyote.
Nous arrivons tard, et apres une bonne douche a 5 dollars par personne, nous preparons notre repas. Mais il fait deja nuit et le ranger qui verifie les emplacements nous demande de bien vouloir fermer a clef la cage a ours. Il nous explique une nouvelle fois la presence des ours et de leurs envies. Tres franchement, on commence a flipper. En outre, nous sommes dans le coin des randonneurs. Aucune lumiere n'est perceptiple, seulement celles des lampes frontales disseminees a droite, a gauche. Autant vous dire, que cette fois nous mettons les pates directement dans l'eau et que nous essayons de finir de manger rapidement. Et puis, quelques minutes apres, vers 21h, nos voisins qui viennent de terminer une randonnee nocturne, s'attablent, preparent leur diner tranquillement. Nous comprenons que, tant qu'il y a du bruit et de la lumiere, les ours ne s'aventurent pas dans les campements. Trois jours apres nos randonnees au Mirror Lake, aux Yosemite Falls, le long des rivieres, aucun ours ne s'est presente et c'est bien dommage.
Notre sejour au Yosemite Park couronne de succes, nous retrouvons Kathie et Eddie sur la route 41 a quelques miles au nord de Fresno ou ils nous hebergent.Comme ils adorent aller au casino et que nous avions une invitation pour deux nuits, ils nous accompagnent a Las Vegas. Tres excites, nous acceptons avec grand plaisir de partir avec eux, en voiture, traverser le desert de Mojave, passer a cote de la Death Valley (qu'on nous a deconseille de traverser a cause de la chaleur, elle rend fou) et de franchir les limites d'un autre etat, le Nevada.
Nous arrivons donc dans l'apres-midi et, forcement, rien n'est eclaire. La ville ressemble a s'y meprendre a une ville americaine meme si des noms evocateurs tels Caesar Palace, Ballys, Paris-Las Vegas ou encore Bellagio bordent l'entree de la ville. Puis nous franchissons les portes de notre hotel, le Rio. L'enregistrement se fait dans le hall du casino. Nous sommes deja plonges dans le bruit et l'ambiance du bandit manchot. La premiere soiree est grisante. Du monde, de la musique, du bruit, meme si, a la fin, c'est un peu saoulant. La deuxieme journee et soiree, le tour est fait. Malgre les lumieres de la nuit, nous avons du mal a apprecier cette debauche d'energie et d'argent envers le jeu. Heureusement, les fontaines du Bellagio en tete et les decors incroyables des casinos nous font passer le temps tandis que nos hotes jouent sans quitter l'einterieur du casino. Mais qu'est-ce qui les poussent a jouer autant sans sortir ? Ce fut tout de meme un moment incroyable et un endroit a voir. Meme si c'est bien loin, aux antipodes de notre nature. Toutefois, aucun regret. C'etait a voir.
Demain, nous quittons Fresno en direction de Bakersfield, puis ce sera l'heure de prendre le train pour rejoindre Dallas, notre prochaine destination qui nous ouvrira les portes du Mexique.
Ici, tout roule, nous ouvrons grand les yeux.
Bises a vous tous
Hi mates !
aujourd'hui nous sommes a Fresno, chez Kathy et Eddy. Il esr le frere d'Emilia. Mais si, vous vous souvenez. Emilia, l'epouse d'Antonio.Ils nous ont heberges a Sacramento. Oui, c'est vrai que, vu comme ca, on tire un peu vers "les jours de notre vie".
D'ailleurs, vous vous dites certainement "oh, ca roule pour eux. Ils sont heberges regulierement". Toutefois, il ne faut pas se fier uniquement aux endroits d'ou nous ecrivons. Entre les deux, nous vous garantissons que ce n'est pas la fete tous les jours. Et quand arrive la fin de journee, que la tente est plantee, que nous degustons nos pates au thon et que nous nous repensons a la route de la journee, et bien nous nous disons qu'elles sont bien meritees !
Mais revoyons la scene au ralenti...
Antonio nous emmene donc apres Sacramento pour eviter de naviguer sur les autoroutes surchargees. Antonio nous depose, decharge les velos et, a notre grande surprise, se depeche. Du coup nous nous posons des question, notament celle-ci "Aurions-nous abuse de leur gentillesse ?" Mais a peine cette idee effleuree, le telephone vibre. Nous recevons un texto. Nous sommes vite rassures. Simplement, comme il deteste les au-revoir, il a voulu ecourter notre separation. OUf ! Le soir meme nous nous arretons dans un campground a Angel Camps, le Glory Hole Recreational. De notre emplacement, nous contemplons le lac et les montagnes qui le bordent. Et oui, meme pour aller dormir il nous faut gravir des centaines de metres de cotes. Ou pour repartir.
Du coup, le lendemain, a la fraiche, le soleil s'est leve une 1/2 heure auparavant, nous quittons ce lieu epatant en direction de la highway 108. L'idee est de contourner le Yosemite Park par le nord et d'y penetrer par le Tioga Pass a l'est. Nous dechantons vite fait. Il est 13 heures et nous avons fait seulement 25 km en six heures et ne rencontrons aucune maison ou demander de l'eau ni boutique ou en acheter. De plus, les voitures roulent a une allure folle, le bruit devient vraiment insoutenable. C'est decide, nous changeons de direction et allons vers Tuolumne. La highway se transforme en route seconsaire, les voitures font plus attention et surtout il y en a beaucoup moins.
Cette decision nous amene alors a rencontrer une infirmiere adorable et survoltee a l'ecoute de notre voyage. Elle nous indique un endroit superbe pour planter la tente : le River Ranch Campground. Elle ne s'y trompe pas. Le lieu, un ancien camp indien, est sensationnel. Les patrons, tres accueillants, nous preparent des chai comme en Inde, nous font visiter leur maison et les mozaique de madame. Sans electicite, a 10 minutes de la premiere ville en voiture, au peid des montagnes et au bord de la Basin Creek, ils vivent au plus proche de la nature. On les sent veritablement sereins. Apres trois nuits passees en leur compagnie, nos mollets et notre mental gonfles a bloc nous repartons a la conquete du Yosemite.
Le depart est agreable. Le soleil se leve tout juste, l'ombre des sapins nous accompagne pour cette chevauchee. Deux heures plus tard, nous sentons deja les rayons du soleil qui se glissent a travers les branches et nous rechauffent le visage. Comme si nous en avions besoin. Il faut aussi preciser que nous quittons une riviere. Du coup il faut grimper et notre vitesse de croisiere avoisine les 7 km/h. Mais a ce moment-la, les senteurs montagnardes, entre celles des pins, des sapins, de l'humus humide nous poussent avant. Tout va bien.
Et la c'est la cata. D'un seul coup, comme par magie (noire) la route prend une inclinaison bien plus raide. Soit. Nous mettons pied a terre. Les reins bien en arriere, les mains bien posees sur le guidon, les bras bien tendus pour eviter de forcer trop et nous poussons. Quelques heures plus tard, les senteurs, meme si elles sont toujours presentes, cedent le pas a ce qui nous parait etre les raillements d'animaux. Comment leur en vouloir ?
Et on monte, et on grimpe. Aucune descente. Enfin quoi, normalement, une montagne a un sommet. C'etait bien la peine de trouver un chargeur de batterie branche a la dynamo. Avec nos maigres 4 km/h il n'est pas pres de se lancer, lui a qui il faut au-moins 15km/h... Ah mais qu'avons-nous un peu plus loin ? serait-ce un sommet ou une descente ? Houlala, nous avancons plus vite 4.5, 4.8, 5.2, vite il faut remonter. Oh punaise 12 km/h ! C'etait extra. Sur 200 metres. Et on redescsnd du velo, et c'est reparti. Voila ce qu'il se passe pendant des heures quand soudain, nous apercevons la cime des sapins et cette fois-ci c'est la bonne. Un belle descente qui nous depose juste devant le Cherry Lake Campground, promesse d'eau potable et de douche salvatrices.
Arrives sur place, nous plantons la tente et cherchons notre tresor : toilettes seches, pas de douche et un panneau : "Boiled before drinking" !
Hi mates !
Depuis San Francisco, il s'en est passe. Nous sommes le 13 septembre, cela fait six jours que nous qvons quitte notre port d'arrivee. Par la grande porte, d'ailleurs : le Goden Gate. Autant dire que notre premiere cote fut pour lui. Pour y acceder, il faut grimper et meme pousser. Majestueux, il nous fait attendre de le decouvrir pleinement en se cachant derriere sa brume matinale, apparemment bien connue.
Une fois dessus, beaucoup de monde, bien sur. Des touristes, comme nous ; des cyclistes, comme nous ; et aussi son lot de camions, de voitures. De circulation et du bruit qui l'accompagne. Mais bon, quand on sait qu'il aurait pu etre en beton raye de jaune et de noir comme le souhaitait la marine, on l'admire comme il est. Rouge orange avec ses bretelles.
Du coup, nous le longeons, nous nous perdons parmi le flot des curieux et des aficionados et continuons notre route jusqu'a Sausalito, ancienne ville hippie de l'autre cote de la baie. Mine de rien, on a fait 50 bornes en longeant des cotes vraiment accidentees. Le temps de discuter avec un fabricant de velos magnifiques (Renovo) et nous nous retrouvons a dormir de l'autre cote du Goden Gate dans un Campground au doux nom de Bicentenial Park. Premieres rencontres avec les ratons-laveurs. Mignonnes ces petites betes, quoiqu'un tantinet morfales. Du coup elles nous font passer un diner bien agite a surveiller la cagette a bouffe et a leur courir apres pour les faire fuir.
Le lendemain, la route nous amene a cote de Fairfax, une autre ancienne ville hippie. Meme si le debut a ete grimpant, la suite s'est aplanie. Toutefois apres Fairfax, comme camper en sauvage est veritablement interdit et surveille, nous nous tapons encore 15 km pour trouver le Samuel P. Taylor Park et un autre raton laveur. Fort heureusement des cage en bois sont la pour sauver notre pitance !
Notre troisieme jour de pedalage, apres l'ascension d'une cote en poussant pendant une heure sur deux kilometres, nous amene au KOA (camping prive) de Petaluma. A peine arrives, nous rencontrons Antonio qui veut nous prendre en photo. Nous sympathisons avec le photographe, en fait "le meilleur photographe du monde". Tellement bien que depuis trois jours, Antonio et Emilia, sa femme nous accueillent chez eux a Sacramento, 230 km plus loin.
D'ailleurs nous profitons de cet article pour les remercier chaleureusement.
Antonio, Emilia, si leen estas lineas : Muchas gracias por todo. See you in France next year.
Ben oui ils sont Americains et Mexicains.
Demain, mercredi, nous enfourchons nos montures pour la suite de notre aventure.
Diretion le Yosemite Park, la montagne, la nature, les ours, sans oublier... les ratons-laveurs.
Ici tout va bien, tout roule.
Nous vous embrassons.
Fanny & Mathieu
Juste un petit mot pour un grand coucou a vous tous. Nous découvrons San Francisco avec ses collines, sa baie, Golden Gate et Alcatraz en projet de visite pour demain. La vie ici est trépidante. Tout y est grand. Les immeubles, les déplacements, les voitures, les bières et les hamburgers bien sûr. Notre principale préoccupation est de préparer notre départ et nos premiers coups de pédales. Ou plutôt deuxièmes les premiers nous ayant emmené vers un camping qui n'en était pas un du tout et conduits à faire demi tour! (C'était l'echauffement !) Tout d'abord, il faut sortir de San Francisco. Ça c'est bon, on a le ferry qui va nous déposer en face, à Oakland. Ville apparemment moins agitée et moins brumeuse qu San Francisco. Ensuite, trouver une route secondaire qui nous mette sur le chemin du Yosemite National Park. Et après... Nous vous embrassons bien fort. Suite au prochain épisode...