¡Holá!
apres 48 heures passees dans un train Amtrack entre Bakersfield et Dallas et trois jours a Dallas, nous quittons les Etats-Unis.
Premiers pas au Mexique
Le 17 octobre nous atterrissons a Cancun, recuperons nos bagages, deux gros sacs de 23 kg et nos deux velos. Jusqu'a present nous avons pu sortir des aeroports facilement, mais la, ca se gate. Les bagages doivent passer un ultime controle aux rayons-X. Ok, mais les velos et leur boite ne passeront jamais la-dedans !
Fort heureusement, apres une petite explication et une legere inspection a la lampe-torche a travers les trous d'une des boites a velo, nous entrons en territoire Maya.
Nous sortons de l'aeroport, une chaleur humide et moite ainsi que des taxis nous assaillent. Enfin, nous sommes au Mexique. Les sourires, les propositions de tarifs pour nous amener en centre ville, les negociations, nous sommes vraiment au Mexique.
Notre tee-shirt deja moite nos premiers amis nous font un prix . 300 pesos pour nous deposer dans un hotel que nous choisirons. Le chauffeur, lui, nous indique trois ou quatre adresses. Mais nous n'avons aucune idee du prix moyen, seulement que 1 euros correspond a 18 pesos.
Durant le trajet, nous discutons et nous apprenons que sur la cote, la chambre est a environ 600 pesos, celle du centre, 300. Sur la cote, c'est "hotels 'all inclusive' pour Gringos". Dans le centre, ce sont les marchés des produits locaux, les echoppes de tacos et de fajitas, le local.
Sans aucune hesitation, nous irons dans le centre.
Le temps de prendre la temperature et de nous acclimater a ce nouveau pays, nous nous balladons dans les rues de Cancun qui contrastent avec les plages. D'un cote, les batiments sont bas et meme si certains sont colores, l'ensemble reste gris. De l'autre, cela ressemble a une guerre de gabarit d’hotels avec, en toile de fond, la mer des Caraibes, turquoise et chaude.
Nous ne pouvons nous empecher de gouter a une biere mexicaine, La Bohemia. Dans un bar du quartier populaire. Du coup notre voisin de comptoir, sur fond de jeux panamericains, vient a notre rencontre. Il adore le Francais, connait Edith Piaf, Charles Aznavour, Mireille Mathieu et Nana Mouskouri grace a sa maman. Nous Parlons beaucoup et sympatisons. C’est decide, il nous emmene dejeuner, demain, a la Mandinga, un restaurant typique de pecheur. Le lendemain, Marco, c'est son prenom, nous exlique le Mexique et les Mexicains, les choses a faire ou pas, nous fait gouter des plats savoureux. Le tout accompagne par les chansons d'un Trio Romantico. Excellent. Comme le torito, une boisson delicieuse d'aguardiente et de lait de coco. Cette rencontré est delicieuse, mais le temps est venu de nous separer car les kilometres et les decouvertes nous attendent. Et les velos doivent etre revises.
En route pour Playa del Carmen
Nous quittons donc Cancun pour Playa del Carmen, a 70 km plus au sud. Quel bonheur ! nous avons le vent dans le dos et tout est plat. Quel contraste avec les cotes de la Californie. Certes, c'est une Federale, certes c'est une quatre voies, certes beaucoup de circulation, mais quand-meme, ca deroule.
Du coup, en partant a 9h du mat, nous rejoingnons Playa Del Carmen a 12h. Gagnes par la faim, nous nous arretons dans un comedor qui nous concocte la soupe de la maison puis des cotes de porc fines accompagnees de riz, de frijoles et d'une agua jamaica. Sur les conseils du patron, nous nous dirigeons vers un hotel, proche du Palacio Municipal. Apparemment, rares sont les campings. Ou meconnus. Playa del Carmen est bien differente de Cancun ou des rues commercantes s’entrecroisent. Que cherches-tu amigo ? un hamacs aux couleurs Mayas, des lunettes de soleil, des tongs tressees, des tacos, un ceviche, un restaurant, un sombrero ? Tout ce que tu cherches, c’est ici! c’est certain, il y a plus de vie a Playa del Carmen, d’autant que la plage est vraiment proche du centre. La contrepartie est que nous sommes innondes de vacanciers. Les vacances de la Toussaint se font bien sentir, mais nous avons plus d’un tour dans notre sac et nous connaissons les endroits que seuls les Mexicains frequentent, hormis la plage, bien sur.
Tulum, ses ruines et Rina
Apres cette pause fort agreable, nous reprenons nos fideles destriers pour nous diriger vers Tulum, petite ville-route reputee pour ses ruines et ses plages. Un peu deboussoles a notre arrivee, nous avons suivi la ligne blanche au sol et nous nous sommes diriges vers le cote plage. C’est assez etonnant. Le bord de plage est constitue d´hotel-cabañas et láutre cote de la route, de restaurant, le tout dans un style hippie-zen tres particulier. Et hors de prix. Heureusement, a forcé de recherche, nous trouvons un emplacement de tente qui vaut bien leur cabañas. Au pied de la mer des Caraibes, entre quatre cocotiers, sur du sable blanc. Quel pied !
Tout est parfait, l’emplacement de la tente, l’emplacement du camping (au bord de l’eau, a 500 m des ruines et 4 km du centre). Comme il fait super beau, nous en profitons pour nous ressourcer au coeur de la grande bleue turquoise, nous verrons les ruines demain. Et comme il n’y a pas d’electricite, nous apprenons par les proprietaires un peu sur le tard que Rina, un ouragan, s’invite sur notre bord de mer. Branle-bas de combat, apres s’etre renseigne aupres de la Protection Civile, nous ne pouvons pas quitter Tulum jusqu’a nouvel ordre. En plus il s’agit de quitter la cote qui pourrait etre dangereuse.
Et bien voila, nous sommes bloques a Tulum ou tout le monde s’apprete a essuyer les degats d’un ouragan. On s’attend au pire. Les rues se vident de ses commercants, les lumieres s’attenuent comme pour faire passer la ville inapercue lorsque surviendra Rina, les maisons et commerces se parent de planches en bois pour proteger fenetres et vitrines et meme la vente de bieres et tout autre alcool est interdite jusqu’a nouvel ordre. Nous assistons vraiment a une atmosphere particuliere, voire pre-apocalyptique. Et nous ne sommes qu’en alerte jaune. En tous cas, le gouvernement du Quintana Roo prend son role a coeur et au serieux. Tout est prevu pour la securite des habitants et des touristes.
Apres deux jours de fortes pluies, l’alerte est levee et la vie reprends ses droits. Comme nous l’avait dit un restaurateur :”ce genre de tempete, ca ne risque rien. Vous croyez que les Mayas auraient construit leur cite dans un endroit a risque ¿” L’evolution de l’ouragan lui donne raison et c’est pour nous une belle occasion de decouvrir les fameuses ruines de Tulum. Sises sur un site magistralement bien entretenu, bien degage, elles sont relativement petites et peut-etre trop frequentees. En fait, nous qui pensions que tout le monde avait deserte Tulum, les gens etaient bien presents pour la reouverture des ruines sous le soleil. Mais enfin, cela n’enleve en rien la beaute de ce lieu surtout des ruines plongeant dans la mer.
L’autre eau turquoise
Le chemin continue, son lot de surprises egalement. Apres deux jours de pedalage, 190km et la traversee de Felipe Carillo Puerto, nous nous arretons a Limones. Dans l’idee, cette halte est a mi-chemin avec Bacalar, autre endroit conseille.
Le lieu nous semble quelque peu perdu. Le village est reduit a quatre route autour d’une place-terrain de football. Toutefois, on nous indique des chambres pour la nuit. La señora, tres agreable, nous indique le lieu : a l’autre coin. Par experience, nous demandons a voir la chambre ou au-moins le batiment. Peint en orange, il ne manque pas d’allure, mais une odeur nous gene un peu. Apres un rapide coup d’oeil, nous apercevons cinq ou six poissons morts dans un sac plastique qui, eux, nous font de l’oeil. Merci beaucoup Madame, mais il est encoré tot, alors nous allons continuer jusqu’a Bacalar”. Cela dit c’est encore a 40 bornes et apres les 80 que l’on vient de taper... nous allons nous octroyer une pause ananas/jus d’ananas dans une guitoune sur le bord de la route.
Adorables, les dueños, contre toute attente, nous apprennent qu’a 4km, un Allemand a ouvert un camping-cabañas. La c’est un signe, nous le prenons pour nous. Le chemin n’est pas des plus facile. En terre, avec ce qu’il est tombe dans la nuit, on pourrait presque nager dans les flaques d’eau ou plutot de boue. Apres trois bons quart d’heure nous arrivons a Laguna Azul. L’accueil est charmant. Toutes les cabanas sont occupees, mais avec notre tente sous une palapa, nous sommes une nouvelle fois les rois du monde. L’endroit est calme, la lagune de Bacalar, appelee aussi le lac aux sept couleurs, fait penser un peu a un lac d’altitude. Celui que l’on cherche longemps. Celui qui apparait au moment ou s’y attend le moins. Celui qui t’empeche de partir tellement il est vrai. La couleur de l’eau oscille entre des camaieux de bleu et de vert, les mangroves tout autour lui conferent son cote tropical et l’eau transparente est douce a souhait.
En plus de ce spectacle natural a couper le souffle, nos hotes nous proposent des mets delicieux. Certes, ils ne sont pas les plus representatifs du Mexique, mais ils sont exquis, delicieusement prepares par Cristina et Carlos. En plus, le generateur et les panneaux solaires ne permettent pas de tout alimenter en meme temps. Alors, le soir, nous dinons tous a la chandelle : un professeur de Mexico DF et sa fille, le proprietaire, son ami qu’il n’a pas vu depuis trente ans ainsi que son fils et ses petit-fils. Un peu comme une famille a l’autre bout du monde… Il est difficile de quitter ces personnes et les moments qui sont partages. Toutefois, nous les avons bien vecus et maintenant il faut avancer. Une nouvelle fois.
Aujourd’hui nous sommes a Chetumal. Apres-demain le Belize.
Ici tout roule pour le mieux.
Nous vous embrassons
A tout de suite